samedi 26 avril 2014

Généathème d'avril : passer un ancêtre à la moulinette... des archives !

Ce mois-ci Sophie Boudarel propose à qui veut de choisir un ancêtre, de le passer à la moulinette des archives et d'en écrire l'histoire familiale. Bon, je ne sais pas ce que je vais écrire, mais je tente l'expérience sans filet sous vos yeux ébahis (ou juste ouverts, mais c'est déjà pas mal).

Je choisis de parler de Delphin DADU, le grand-père paternel de mon père. Il n'est pas trop récent, mais pas trop ancien non plus. Juste bien pour pouvoir déchiffrer les documents le concernant. Et puis je suis sûre de trouver matière à mouliner.

L'acte de naissance de Delphin nous apprend qu'il est né à 4h du matin le 3 janvier 1876 à Maillé, au domicile de ses parents, de François DADU, cultivateur de 30 ans, et Eléonore BRIN son épouse, 31 ans, sans profession (pour lire les documents, je vous suggère de cliquer sur l'image).

Acte de naissance de Delphin Eugène DADU
En marge de l'acte, nous avons les mentions concernant le mariage de Delphin avec Rachel BERNARD à Maillé le 4 juillet 1910, et le décès de Delphin à Maillé le 17 février 1959.

Le premier dénombrement de la population (autrement appelé recensement) mentionnant Delphin date de mai 1876. Il le trouve à Maillé, entouré de ses parents, et de sa fratrie. - Les plus observateurs noteront que son père a pris deux ans entre janvier et mai ! - Il y a Marie (7 ans), Ernestine (5 ans) et Emmanuel (3 ans).
Maillé - dénombrement de la population - 1876
Au fil des dénombrements nous verrons la fratrie évoluer. Ainsi celui de 1881 nous présentera Constantine et Herminie 10 jours, en 1886 il n'y a plus Herminie (Louise Delphine Armance est décédée à 14 jours. L'agent recenseur l'avait rebaptisée !) mais Stanislas pris la place (1 an). Ce qu'on n'apprend pas dans les recensements, c'est qu'il y eut un autre frère avant lui, Louis François Alfred, né et décédé en janvier 1883, à l'âge de 14 jours. En 1886 et 1891, la fratrie est au complet : Marie, Ernestine, Emmanuel, Delphin, Constantine et Stanislas. En 1896, Marie a 26 ans, Ernestine est partie s'installer avec son mari, Emmanuel a 22 ans, Delphin 20, Constantine 18 et Stanislas en a 10. Enfin, en 1901 (dernier dénombrement de Maillé consultable en ligne) Marie, 31 ans, ne travaille pas mais ses trois frères (27, 25 et 15 ans) sont cultivateurs avec leur père pour patron.

En 1910, Delphin a 34 ans. Il est toujours cultivateur et habite toujours à Maillé où il épouse Rachel BERNARD, le matin du 4 juillet. Elle a 23 ans, ne travaille pas et habite alors chez ses parents à Maillé. Son père est aussi cultivateur. Sont témoins de la noce Emmanuel (37 ans, cultivateur, domicilié à Maillé), et Stanislas (25 ans, surveillant répétiteur à Grand-Jouan, Loire-Inférieure [actuelle Loire Atlantique]) ainsi qu'un oncle et un beau-frère de la demoiselle. Je sais tout cela grâce à l'acte de mariage.
Acte de mariage DADU-BERNARD Maillé 1910
Logiquement, j'ai ensuite pris les actes de naissance datant d'après le mariage pour pister la fertilité du couple. J'ai trouvé Camille (avril 1911) et Emma (juillet 1912). Les actes d'après 1912 ne sont pas accessibles en ligne. Delphin et Rachel auront encore 4 enfants : Thérèse,  Marcel, Jean et Charles.

Le livret militaire est une mine exceptionnelle d'informations. Il nous apprend (dans l'ordre) que Delphin appartenait au 68è régiment d'infanterie, 8è compagnie, matricule 7487. Delphin mesurait 1m77, ses yeux étaient roux et ses cheveux bruns. 

Delphin Eugène DADU - livret militaire
Delphin Eugène DADU - livret militaire
Il a reçu son instruction militaire du 16/11/1897 au 01/05/1898, caporal le 20/12/1897. A la suite de son instruction, il rentre à Maillé en disponibilité. Il est rappelé le 7 août 1914. Père de 4 enfants il change de compagnie en juillet 1917. Il est démobilisé en 1919.
Selon des cartes  postales qu'il a envoyées à son épouse pendant la Grande Guerre, en juillet 1917 il a quitté l'équipe des cuistots du régiment (ce qui est cohérent avec ce qu'on vient d'apprendre dans le livret).

Voilà ce que la moulinette a donné. Evidemment, on pourra compléter avec d'autres documents, notamment des actes notariés, des photos de famille, etc.

dimanche 6 avril 2014

Pas de Poilus chez moi... ah bon !?

On voit poindre ici et là des hommages, rétrospectives et documents honorant la mémoire de la Première Guerre mondiale. Dans la famille, je n'ai pas de Poilu mort au combat, ni de vieil oncle dont le nom est gravé sur un monument aux morts. 
C'est ainsi, mais nous ne sommes pas moins fiers de nos anciens pour autant !

Et puis un dimanche de printemps comme aujourd'hui, où les nuages cachent la lumière du soleil, je me plonge dans les registres matricules en me disant que j'aurais pu le faire plus tôt. Je regarde ce que j'ai déjà noté concernant la vie militaire des mes arrières-grands-pères. Je vois que j'ai le numéro de matricule de Delphin DADU, son signalement, et puis qu'il n'a pas fait la 1ère Guerre mondiale. Pourtant une photo sur ce blog le montre dans le célèbre uniforme garance (donc photo prise avant 1915). Mystère... Du côté d'Achille MARCIREAU, aucune trace de quoi que ce soit concernant sa vie militaire dans mes notes. 

Me voilà partie sur le site des archives de la Vienne... rubrique Registres matricules. Je trouve l'un au bureau de Poitiers (classe 1896, volume 4) et l'autre au bureau de Châtellerault (classe 1915, volume 2). Et je sais maintenant... que j'ai deux Poilus dans mon arbre ! Mes deux aïeux n'ont pas démérité, et l'un deux a même reçu la croix de guerre étoile de bronze ! Ils ne sont pas morts au combat. 
Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais su avant cette lecture que les pères de mes grands-parents ont participé à ce conflit mondial.